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L’amalgame de l’étoile jaune vu par Jospeh Pinard

Publié le 21 Juil. 2021 à 11:07
Tags: histoire | société |
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L’amalgame de l’étoile jaune vu par Jospeh Pinard Joseph Pinard

Face à la quatrième vague de l’épidémie du coronavirus, les règles sanitaires se renforcent. Avec ces nouvelles mesures, certains manifestants sont allés jusqu’à comparer l’instauration du pass sanitaire avec l’étoile jaune, portée par la population juive sous l’oppression du régime nazi pendant la Seconde guerre mondiale. Retour sur l’utilisation de ce symbole lourd d’Histoire avec l’ancien professeur agrégé d’histoire et député du Doubs, Joseph Pinard.

Les revendications et les méthodes de contestation de certains manifestants inquiètent l’ancien historien. L’ignorance d’une partie de la population quant à la symbolique de l’étoile jaune pousserait les gens à effectuer ce type de comparaison. Sans effacer le caractère antisémite du port de l’étoile jaune dans une manifestation anti-vaccin, Joseph Pinard croit que “les gens qui l’utilisent ne connaissent pas la réalité historique”. Il souligne également la présence à la fois de militants d’extrême-gauche ainsi que de militants d’extrême-droite dans un même cortège. “Il y a là aussi un amalgame” dit-il. L’école aurait alors un rôle à jouer dans la culture et la connaissance historique des futurs citoyens. L’ancien professeur d’Histoire au lycée Victor Hugo de Besançon regrette de ne pas pousser les professeurs à enseigner l’Histoire en partant d’événements locaux. “On intéresserait beaucoup plus les jeunes en leur disant ce qu’il s’est passé chez nous. L’Education Nationale a un rôle à jouer” selon lui.

Une vérification des informations primordiale

Si l’école est importante, Joseph Pinard n’exclut pas le rôle de certains médias et des réseaux sociaux dans la diffusion de fausses informations. Ces dernières peuvent conduire certains militants à adopter des comportements extrémistes, sans pour autant être conscients de la portée de leurs actes. Il déplore le caractère instantané et direct des réseaux sociaux où “l’on recherche la formule qui sera la plus brutale pour se faire connaître”. L’ancien député du Doubs se montre assez remonté contre “certains plateaux de télévision parisiens qui relaient des propos présents sur les réseaux sociaux sans pour autant les avoir vérifiés”. Les amalgames en font partie. Selon lui, les médias devraient garder une certaine distance vis-à-vis des réseaux sociaux et continuer à vérifier les informations.

L'interview de la rédaction / Joseph Pinard

Dernière modification le mercredi, 21 juillet 2021 17:02