Ce lundi soir, contrairement à ce que nous avions écrit, la Ville de Besançon déploiera le drapeau palestinien, non pas sur la façade de l’hôtel de ville, mais sur l’esplanade des Droits de l’Homme, en signe de solidarité avec le peuple palestinien. Une initiative hautement symbolique, mais aussi controversée, alors que la question de la présence de drapeaux étrangers dans le domaine public divise élus et autorités.
Un geste politique ou un acte de solidarité ?
Si le drapeau palestinien n’apparaîtra pas sur la façade de la mairie, la municipalité bisontine emboîte le pas à d'autres communes françaises, telles que Saint-Denis et Gennevilliers, qui ont récemment affiché le drapeau palestinien sur leur fronton. À l’inverse, la mairie de Nice avait choisi, elle, de hisser le drapeau israélien. Dans tous ces cas, les préfectures locales ont réagi en demandant le retrait des drapeaux, invoquant le principe de neutralité des services publics. Refus catégorique de la part des élus concernés.
Alors, que dit le droit ?
A Besançon, une nouvelle fois encore, le contexte est différent. En principe, les maires ne sont pas autorisés à faire flotter un drapeau étranger ou à caractère politique sur un bâtiment public, rappelle une jurisprudence du Conseil d’État de 2005. À l'époque, la commune de Sainte-Anne (Martinique) avait pavoisé sa mairie d’un drapeau indépendantiste. Le Conseil d’État avait alors rappelé qu’en dehors du drapeau français, européen ou local, aucun autre emblème ne peut orner les façades des bâtiments publics.
L’affaire Gilles Platret : la justice retoque le retrait d’un drapeau palestinien
À Chalon-sur-Saône, le maire Gilles Platret (LR) avait pris un arrêté interdisant la présence du drapeau palestinien dans l’espace public. Le tribunal administratif de Dijon a annulé sa décision, estimant que ce retrait portait atteinte à la liberté d’expression des personnes à l’origine de cette initiative. Une jurisprudence qui renforce l’argumentaire des élus favorables à l'affichage du drapeau palestinien, en suggérant que le principe de neutralité ne doit pas conduire à censurer systématiquement les marques de solidarité.
Une jurisprudence fluctuante depuis la guerre en Ukraine
Mais depuis le début du conflit en Ukraine, ce principe connaît une application plus souple. De nombreuses mairies françaises ont hissé le drapeau ukrainien, sans réaction immédiate des préfectures. Le tribunal administratif de Versailles a même validé cette pratique en 2023, estimant qu’il ne s’agissait pas d’un message politique, mais d’un acte de solidarité internationale, donc juridiquement tolérable.
C’est précisément cet argument que les maires de Saint-Denis, Gennevilliers et désormais Besançon, sous une autre forme, brandissent. Le maire de Gennevilliers a adressé une lettre au préfet, affirmant son refus de retirer le drapeau palestinien et dénonçant un "deux poids, deux mesures" dans l’application de la règle.
La ville de Besançon a franchi une nouvelle étape dans sa transition énergétique avec l’inauguration d’une installation géothermique de pointe sur la place Granvelle. Ce projet, piloté par la direction de la maîtrise de l’énergie de la Ville, accompagnée par des entreprises spécialisées, marque un tournant vers une exploitation locale et durable des ressources naturelles.

Une énergie propre puisée dans le sol
« Aujourd’hui, nous inaugurons une installation qui exploite les énergies renouvelables disponibles dans le sol », a expliqué Anthony Joly, directeur de la maîtrise de l’énergie. Concrètement, le dispositif capte les calories présentes dans la nappe alluviale sous la place Granvelle. L’eau puisée à environ 11 mètres de profondeur est dirigée vers une pompe à chaleur située au Kursaal, qui concentre cette énergie pour chauffer trois bâtiments emblématiques : le Musée du Temps, le Grand Kursaal et le Petit Kursaal et le théâtre Ledoux. Quatre puits ont été creusés : deux pour l’extraction de l’eau chaude et deux autres, situés devant le Kursaal, pour le rejet de l’eau refroidie dans la nappe, fermant ainsi la boucle sans appauvrir la ressource en eau.
L'interview de la rédaction : Anthony Joly, directeur de la maîtrise de l’énergie à la ville de Besançon
Une ressource pérenne
Des études hydrogéologiques approfondies ont été menées pendant plus d’un an et demi à l’aide de piézomètres. Ces analyses ont permis de confirmer la stabilité du niveau de la nappe et sa capacité à répondre aux besoins énergétiques du projet sur le long terme, tout en tenant compte des variations climatiques.
Un modèle reproductible
Ce projet s’inscrit dans une dynamique plus large : « Lors de l’étude de 2021, nous avons identifié quatre à cinq sites potentiels sur la boucle bisontine pour des projets similaires », a précisé Anthony Joly. Si chaque site nécessitera des études spécifiques, la réussite du projet de Granvelle ouvre la voie à une multiplication des initiatives.
L'interview de la rédaction : Anaïck Chauvet, élue en charge de la transition énergétique

Cette initiative s'incrit dans le cadre du plan d'action "Besançon agit pour le climat, validé en 2021. Ici, Anne Vignot, Maire de Besançon
Un choix économique et écologique
La géothermie couvrira environ 50 % des besoins de chauffage des trois bâtiments concernés, le reste étant assuré par le gaz. Cette répartition permet de réduire significativement la facture énergétique et les émissions de gaz à effet de serre. D’un coût global de 900 000 €, le projet a bénéficié d’un soutien de l’ADEME à hauteur de 250 000 €. Ce choix s’est aussi imposé face à d'autres alternatives. La création d’un prolongement du réseau de chaleur ou l’installation d’une chaufferie bois se sont révélées irréalisables, notamment en raison de contraintes techniques et logistiques liées à l’environnement urbain dense de la place Granvelle.
Une aventure technique et archéologique
Au-delà de la prouesse technique, les travaux ont permis d’enrichir les connaissances sur l’histoire locale. Les fouilles réalisées lors de l’installation du réseau ont mis au jour des vestiges modernes et contemporains, notamment les traces d’annexes du palais Granvelle ainsi que les ruines d’un ancien quartier résidentiel des XVIIIe et XIXe siècles, volontairement détruit pour permettre l’agrandissement de la place et la construction de l’école des filles et du Kursaal.
Avec cette réalisation, Besançon affirme son engagement en faveur d’une énergie plus propre, plus locale et plus respectueuse de son patrimoine
Anaïck Chauvet, élue en charge de la transition énergétique
La Ville de Besançon lance une nouvelle campagne de dératisation dans ses égouts, du 23 juin au 3 juillet inclus. Menée par une entreprise spécialisée, en collaboration avec les égoutiers municipaux, l’intervention couvrira les 65 kilomètres du réseau visitable.
La municipalité appelle les habitants à adopter des gestes simples mais efficaces : bien fermer portes et soupiraux, stocker les déchets dans des contenants fermés et éviter de jeter de la nourriture par les fenêtres. Ces comportements contribuent à prévenir les dégâts et les risques sanitaires liés aux rats, vecteurs de maladies graves.
La municipalité de Besançon a franchi un nouveau cap dans la présentation de son action municipale. Ce jeudi, la maire Anne Vignot a dévoilé un outil inédit : une carte interactive répertoriant plus de 320 projets et réalisations conduits depuis le début du mandat en 2020. « Une démarche de transparence et de pédagogie », selon la majorité. « Une manœuvre de communication électorale prématurée et contestable », selon l’opposition municipale.
L'interview de la rédaction : Ludovic Fagaut
Ludovic Fagaut dénonce « une opération électorale financée par la collectivité »
Du côté de l’opposition municipale, la présentation de cette carte numérique passe mal. Ludovic Fagaut, chef de file du groupe "Besançon Maintenant", dénonce une instrumentalisation des moyens municipaux à des fins électorales. « Nous découvrons l’existence de cet outil qui, sous couvert de bilan, est en réalité un outil de campagne financé par la collectivité », accuse l’élu d’opposition, rappelant qu’Anne Vignot a officiellement annoncé sa candidature à un second mandat dès le mois d’octobre dernier, soit plus d’un an et demi avant le scrutin de 2026. « Depuis l’annonce de sa candidature, la ville tourne au rythme de sa réélection. Tout devient prétexte à communication : chaque inauguration, chaque projet est utilisé pour alimenter sa campagne », poursuit Ludovic Fagaut, qui regrette que la maire « ne soit plus à plein temps au service de la ville, mais en campagne permanente ».
Un bilan critiqué sur le fond
Au-delà de la forme, l’opposition municipale porte également un jugement très sévère sur le bilan présenté. « Parler de métamorphose de la ville est un contresens total », estime Ludovic Fagaut, qui dresse un inventaire à charge du mandat écoulé. Sur le plan de la sécurité, le chef de l’opposition évoque « une insécurité galopante que la majorité n’a pas su ou pas voulu maîtriser ». Concernant les mobilités, il accuse la maire d’avoir « sclérosé la circulation et rendu Besançon repoussoir pour de nombreux visiteurs et investisseurs à cause des difficultés de stationnement et de déplacement ». Sur le développement économique, Ludovic Fagaut pointe les tensions avec les maires de la périphérie sur les zones d’activités de Grand Besançon Métropole, et un « manque d’ambition en matière de développement touristique » avec une citadelle « déficitaire à hauteur de 4,5 millions d’euros ».
L'interview de la rédaction : Ludovic Fagaut
Quant au logement, « aucun bâtiment significatif n’a été inauguré depuis 2020 », accuse-t-il, dénonçant l’incapacité de la majorité à répondre à la demande croissante de logements sur le territoire. L’opposition critique également les dépenses jugées « dispendieuses », citant en exemple les travaux engagés sur les infrastructures sportives ou encore l’installation d’une statue place de la Révolution, pour un coût de 130 000 euros.
Un « mandat d’idéologie punitive » selon l’opposition
Pour Ludovic Fagaut, ce mandat se résume à « une gestion dogmatique et punitive, où l’idéologie a pris le pas sur l’intérêt des habitants, des commerçants, des associations et des touristes ». Seule nuance dans un bilan jugé globalement « catastrophique » : l’investissement consenti dans la rénovation des écoles et des bâtiments publics, une politique qu’il concède néanmoins être « menée partout, indépendamment des majorités politiques ».
Alors que les bilans de mandat se traduisent traditionnellement par des publications papier ou des dossiers dans les magazines municipaux, la Ville de Besançon a choisi d’innover. Pour présenter le fruit de plusieurs années de travail ( 2020-2025) et rendre compte de sa transformation, une carte interactive recensant plus de 320 actions a été mise en ligne. Une première pour la capitale comtoise, qui s’inscrit dans une volonté claire : « rendre l’action publique plus visible, plus lisible, et surtout plus proche des habitants ».
Un outil numérique pensé pour tous les Bisontins
Pourquoi avoir choisi une carte interactive plutôt qu’un traditionnel document imprimé ? « Parce qu’un outil numérique est aujourd’hui beaucoup plus accessible. On peut le consulter sur son téléphone, son ordinateur, à tout moment. Et surtout, il est bien plus exhaustif qu’un dossier papier qui nécessite de faire des choix éditoriaux », explique Anne Vignot, Maire de Besançon. La carte permet ainsi aux habitants de visualiser l’ensemble des actions menées sur leur territoire : aménagements urbains, équipements culturels ou sportifs, réseaux de chaleur, espaces végétalisés, fibre optique, projets de rénovation… Autant de réalisations concrètes, quartier par quartier, permettant à chaque citoyen de constater ce qui a été fait, y compris parfois à deux pas de chez lui sans même qu’il l’ait remarqué.
Répondre aux enjeux d’aujourd’hui et de demain
Au-delà de l’exercice de transparence, la municipalité souhaite également montrer comment elle adapte la ville aux grands défis du XXIe siècle. « Besançon doit être une ville où l’on se sent bien. C’est une question de confort de vie, d’accessibilité pour une population qui vieillit, mais aussi d’attractivité pour la jeunesse qui représente une personne sur cinq dans notre ville. Nous voulons que cette dynamique continue en proposant un cadre de vie animé, festif, culturellement riche et propice au développement personnel et familial », souligne la maire. Sur le plan environnemental, Besançon s’engage également de manière volontariste. Plantations massives d’arbres, meilleure gestion de l’eau et des sols, aménagement d’espaces verts : autant d’actions concrètes qui contribuent à améliorer la qualité de vie des habitants tout en répondant aux enjeux climatiques et de biodiversité. « Plus de 40 % de la santé publique est liée à l’environnement. Une ville bien pensée est aussi une ville qui favorise la santé et le bien-être de ses habitants ».
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Favoriser la participation citoyenne
Cette carte interactive est aussi, selon l’édile, « le reflet d’une nouvelle façon de gouverner, plus participative ». La plateforme numérique permet ainsi de valoriser les initiatives citoyennes, déployées au cours de ce mandat, et de montrer concrètement la prise en compte des propositions émises. « Dans une période où la démocratie est parfois mise à rude épreuve, il est essentiel de renforcer le lien entre les élus et les citoyens. Cette carte permet de rendre compte de manière concrète de l’action menée, tout en offrant aux habitants une vision globale et transparente des investissements réalisés. C’est une manière de reconnecter la politique municipale avec le quotidien des habitants », insiste Mme Vignot.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Une première étape d’un projet amené à évoluer
Inspirée par des démarches similaires menées notamment à Paris, cette première version de la carte interactive devrait évoluer et s’enrichir au fil du temps. « C’est un outil qui va encore s’améliorer, notamment pour le rendre toujours plus facile à utiliser pour tous les publics. Mais il s’agit déjà d’une première pierre importante pour rendre visibles les transformations de Besançon et permettre à chacun de mieux se projeter dans l’avenir de sa ville », conclut la maire.
Pour découvrir la carte : https://www.besancon.fr/actualite/besancon-se-metamorphose/
Le festival « Détonation », désormais à sa 12e édition, revient pour la deuxième année consécutive avec une nouvelle formule autour de La Rodia, qui avait fait ses preuves en 2024. Plus qu’un simple événement musical, il se veut un rendez-vous qui met en avant l’inclusion, l’égalité et le soutien aux artistes émergents et à la scène locale. Avec une programmation diversifiée et une ouverture à toutes les cultures, il s’affirme comme un rendez-vous convivial, accessible et audacieux artistiquement.
L'interview de la rédaction : Aline Chassagne, élue en charge de la culture à la Ville de Besançon
Une formule renouvelée
Depuis 2024, le festival s’est orienté vers un nouveau ton, qui a séduit les spectateurs. Alors qu’il était menacé, l’évènement a ébauché une nouvelle dynamique, grâce à une réflexion collective, qui a associé de nombreux acteurs culturels et citoyens. Pour cette nouvelle édition, les 26 et 27 septembre prochains, 45 groupes répartis, mêlant artistes locaux et talents internationaux, seront au rendez-vous. « C’est un festival très humain, très convivial, et en même temps très ambitieux sur le plan artistique », explique David Demange, le directeur de la Rodia. La programmation mise à la fois sur la scène locale dynamique — particulièrement forte dans les musiques électroniques, le jazz et le rock — et sur des artistes venus d’Europe et d’ailleurs. Cet automne, la scène irlandaise sera à l’honneur.
L'interview de la rédaction : David Demange, le directeur de la Rodia
Une scène locale mise en lumière
La moitié des artistes programmés viennent de Besançon, illustrant la volonté du festival d’être un véritable tremplin pour la scène locale. Le festival travaille tout au long de l’année avec des associations et des artistes de la région, organisant des actions culturelles variées destinées à différents publics. « Détonation » est aussi une vitrine de ces initiatives.
L'interview de la rédaction : David Demange, le directeur de la Rodia
Une programmation ouverte et engagée
La programmation musicale reflète la diversité et l’ouverture du festival. Outre un fort ancrage dans le rock anglo-saxon et les musiques électroniques, cette édition met un accent particulier sur les scènes sud-américaine et irlandaise. « Détonation » défend des valeurs fortes : égalité femmes-hommes (avec six femmes parmi les dix artistes principaux), soutien aux artistes émergents, et inclusion des publics. Cette année, un concert traduit en langue des signes en direct, avec l’artiste Malik Djoudi, apportera une dimension atypique et inclusive à l’événement. Associé à la mise à disposition de gilets vibrants, ce concert permettra une expérience augmentée pour le public sourd et malentendant.
Une expérience immersive et festive
Au-delà de la musique, « Détonation » transforme La Rodia et ses alentours en un véritable espace festif et artistique. Deux bals de 400 places, plusieurs scènes en plein air, et différents bars émailleront le festival, offrant une expérience complète et conviviale. La danse jouera un rôle majeur, avec le collectif de danse bisontin, 100% féminin », « La Meute ». La troupe prépare activement ses représentations et performances, qui se déclineront à travers le site.
L'interview de la rédaction : Aline Chassagne, élue en charge de la culture à la Ville de Besançon
Un festival accessible et soutenu
Malgré la montée des coûts dans l’organisation des festivals, « Détonation » réussit à rester accessible avec un pass deux jours à 50 €, soit environ 25 € par jour. Ce maintien est rendu possible grâce au soutien des collectivités publiques et à l’engagement des festivaliers. Les organisateurs insistent également sur l’importance de trouver des financements spécifiques pour les projets innovants, comme la traduction en langue des signes et les performances de danse, afin d’offrir des expériences hors du commun.
Un rendez-vous incontournable pour Besançon
Pour Aline Chassagne, l’élue en charge de la culture à la Ville de Besançon, « Détonation » est un rendez-vous clé de la rentrée bisontine. Elle souligne aussi que ce festival s’inscrit « dans une démarche citoyenne et durable », avec une réflexion approfondie sur la soutenabilité économique et les attentes du public. Tout en n’omettant pas d’argumenter sur les valeurs sociales, économiques et environnementales qu’il défend.
Pour tout savoir sur cet évènement et sa billeterie : www.detonation-festival.com
Jusqu’au 9 juin, Besançon accueille la première édition du Week-end de l’Interculturalité, un événement gratuit dédié à la diversité culturelle. Concerts, danses, ateliers artistiques et linguistiques, dégustations de saveurs du monde, conférences et projections seront au programme, à l’Hôtel de Ville et au Musée Comtois de la Citadelle.
Un village associatif, installé tout le week-end, permettra aux visiteurs d’échanger autour des parcours migratoires et des cultures présentes dans la ville. Cette initiative s’inscrit dans le cadre des Cités Interculturelles du Conseil de l’Europe, affirmant l’engagement de Besançon pour le dialogue et l’inclusion. Un rendez-vous à ne pas manquer pour découvrir la richesse culturelle bisontine !
Dans un contexte de profondes mutations sociales, environnementales et économiques, la Ville de Besançon affirme ses ambitions pour bâtir une ville résiliente, inclusive et durable. Ce lundi matin, Anne Vignot, la Maire écologiste bisontine, et Aurélien Laroppe, l’élu en charge de l’urbanisme, ont présenté leur stratégie et les actions concrètes engagées depuis cinq ans. Un cap clair : faire face aux défis démographiques et climatiques sans céder à l'étalement urbain. Les ambitions sont élevées : près de 8 000 logements sont au programme, sur le territoire bisontin, d’ici 2040.
Une ville qui s’adapte à sa population
Vieillissement de la population, foyers de plus en plus isolés, familles monoparentales : la structure sociale évolue, et la ville doit en tenir compte. Besançon se veut à l’écoute de ces changements. « Il faut des logements adaptés à ces profils, mais aussi des équipements et des services à proximité », a souligné la maire écologiste. À cela s’ajoute la forte présence étudiante qui impose un parc de logements flexibles et accessibles. Mais au-delà de la quantité, c’est bien la qualité de l’habitat qui est au cœur des préoccupations. L’expérience du COVID a marqué une prise de conscience : on ne peut plus penser le logement sans extérieur. Balcons, terrasses, jardins partagés ou accès à des espaces verts deviennent des incontournables. Une réflexion globale sur la densité urbaine est engagée pour allier confort de vie et lutte contre l’étalement.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Vivre mieux, consommer moins
La Ville entend être exemplaire sur le plan environnemental. La priorité est claire : des quartiers sobres en énergie, résilients face au changement climatique, et intégrant des solutions fondées sur la nature. Végétalisation, performance énergétique, biodiversité et maîtrise des émissions sont au cœur des projets. Mais le tournant écologique passe aussi par la mobilité. Si la voiture garde sa place, elle doit désormais cohabiter avec des modes de déplacement doux : vélo, marche, transports en commun, voire voitures partagées. Les futurs aménagement s’articuleront autour de ces usages, avec un maillage efficace du tramway et des pistes cyclables.
Repenser plutôt que reconstruire
Face à la crise du logement, la Ville s’est lancée dans un vaste programme de construction… mais pas à n’importe quel prix. « La ville du futur existe déjà . Plus de 75 % de la ville de 2050 est déjà construite », rappelle la maire. Dès lors, la priorité est donnée à la rénovation et à la densification intelligente plutôt qu’à la création de nouvelles zones artificialisées. Les grands projets en cours, comme la reconversion du site Saint-Jacques ou la transformation du quartier Grette/Brulard, s’inscrivent dans cette logique. D'autres secteurs, plus modestes, comme la réhabilitation du jardin botanique ou du site Fralsen, permettent également d'étendre l'offre de logements tout en limitant l’impact écologique.
L'interview de la rédaction : Anne Vignot
Lutter contre l’exclusion résidentielle
Au-delà de la construction, l’enjeu est aussi l’accès au logement. Car Besançon, comme d’autres villes, subit une flambée des prix de l’immobilier, forçant certains ménages à s’installer toujours plus loin. Pour répondre à cette fracture territoriale, la Ville développe un organisme de foncier solidaire. Ce dispositif permet de dissocier le prix du terrain de celui du bâti, rendant la propriété plus accessible, notamment pour les jeunes et les foyers sans apport. Des projets sont déjà en cours, notamment rue Bersot, rue Fabre et aux Tilleroyes, avec l’objectif de permettre à chacun, même sans ressources importantes, de devenir propriétaire.
L'interview de la rédaction : Aurélien Laroppe
Mobilité et urbanisme : une équation complexe mais réaliste
L'interview de la rédaction : Aurélien Laroppe
La tension entre densification urbaine et préservation de la qualté de vie reste une équation délicate. Si certains s’inquiètent du retour de la voiture en ville, les élus rappellent que la majorité des emplois se trouvent à Besançon, et que l’habitat en périphérie génère plus de circulation. La réponse ? Miser sur des alternatives de transport efficaces, accessibles, et adaptées au mode de vie des habitants.
La troisième édition du budget participatif de Besançon entre dans une phase clé : du 21 mai au 11 juin, les citoyens sont invités à sélectionner trois projets parmi 35 propositions destinées à améliorer leur cadre de vie. Cette démarche, qui favorise l’implication des habitants, témoigne d’un engagement fort en faveur « d’une ville plus participative et inclusive ».
Une montée en puissance du budget participatif
Comparé aux éditions précédentes, cette saison affiche une hausse de 50% du nombre de projets recevables. Les propositions, formulées par une centaine d’habitants, couvrent des domaines variés : mobiliers urbains, espaces de loisirs, fresques artistiques et végétalisation des espaces publics.
Modalités du vote
Tous les Bisontines et Bisontins âgés d’au moins 16 ans, ainsi que les lycéens, étudiants, apprentis et contribuables locaux (commerçants, artisans), peuvent voter. Plusieurs méthodes sont mises à disposition :
✅ En ligne via la plateforme Ateliers Citoyens
✅ Par bulletin papier, à déposer dans un accueil mairie, une bibliothèque ou une maison de quartier
✅ Par voie postale, adressée à la mairie de Besançon
Chaque votant doit choisir exactement trois projets, sous peine de voir son vote invalidé.
Sélection et financement des projets
Le budget alloué cette année est de 250.000 €. Les projets retenus seront ceux ayant obtenu le plus de votes, dans la limite de l’enveloppe disponible. Si un projet dépasse le budget restant, il sera remplacé par celui suivant dont le coût est compatible. De plus, seuls les projets ayant récolté au moins 8% des suffrages seront éligibles.
Annonce des résultats et inaugurations
Les résultats seront officiellement dévoilés le 2 juillet sur la Place des Tilleuls. Plusieurs autres réalisations des éditions précédentes seront inaugurées en mai et juin. Avec cette nouvelle édition, Besançon confirme son engagement vers une démocratie locale active, où chaque habitant peut jouer un rôle dans l’amélioration de son environnement quotidien.
Cette année, la ville célèbre un demi-siècle de jumelage avec Neuchâtel, marqué par des échanges culturels, économiques et touristiques. À cette occasion, 100 habitants sont invités à une journée exceptionnelle en Suisse ce samedi 24 mai. Le programme inclut un accueil officiel, des visites, des concerts et un apéritif dînatoire avant le retour à Besançon.
Les inscriptions restent ouvertes, avec un tarif de 25 € pour les adultes et 12,50 € pour les enfants. Le départ en car est prévu à 7h depuis le parking Chamars, avec un retour à 21h30. Plus d’informations auprès de l’Office du tourisme et des congrès : 03 81 80 92 55.