Ce jeudi matin, une intersyndicale appelait l’ensemble des professeurs à se regrouper sur tout le territoire franc-comtois devant les lycées professionnels. Il est dénoncé la réforme que prévoit le gouvernement. Syndicats et enseignants pointent « un véritable démantèlement des lycées professionnels industriels, agricoles, tertiaires privés et publics ». Ils évoquent une mainmise du patronat sur le contenu des enseignements. Selon eux, « certaines matières seraient délaissés au profit d’un renforcement des pratiques en atelier ».
Si cette réforme s’applique, elle entraînerait, selon les syndicats, « entre 8.000 et 10.000 suppressions de postes d’enseignants en lycée professionnel ». Ce jeudi matin, en Franche-Comté, des rassemblements se sont tenus devant le lycée Jules Haag site Marceau à Besançon et le lycée agricole de Mancy à Lons-le-Saunier.
Le reportage de la rédaction / Fabien Landry, professeur de lettres et histoire géographie au lycée Jules Haag site Marceau
Ce jeudi 10 novembre, dans la cadre de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire, le collège Victor Hugo à Besançon organisait une fresque humaine, composée des 1000 élèves de la 6è à la 3è de l’établissement scolaire, l’équipe éducative et quelques parents. L’objectif est de sensibiliser ces jeunes à ce fléau, que les réseaux sociaux sont venus aggraver.
Cette action s’inscrivait dans le cadre du pHARe, un programme de lutte contre le harcèlement scolaire à l’école. Un dispositif piloté par Olivia Guyon, la principale adjointe du collège bisontin. A l’initiative de cette opération collective, qui en appellera d’autres, Fanny Lonchampt, professeur de mathématiques. Pour l’occasion, élèves et adultes ont été invités à porter un vêtement de couleur verte. Regroupés par classe, ils se sont rendus dans la cour principale pour former les lettres qui composent un message de prévention. « Non au harcèlement au collège Victor Hugo » est alors apparu. De leur côté les adultes ont diffusé les deux numéros de téléphone de la plateforme ( 3020 et 3018), mise en place pour lutter contre le harcèlement des jeunes.
L'interview Mme Lonchampt
Améliorer le climat scolaire
Au collège Victor Hugo, l’amélioration du climat scolaire est une grande cause. Cette thématique s’inscrit dans le projet d’établissement et se décline à tous les niveaux. En fonction de leur âge, les collégiens bénéficient d’actions éducatives qui promeuvent cette valeur. Ces savoir-être et savoir-faire sont déclinés par des enseignants formés à ces approches pédagogiques et des intervenants. On notera par exemple la participation d’un juriste, dont la mission est de communiquer sur les valeurs de citoyenneté et la place qu’occupe chaque jeune dans la société. A travers les temps mis en place et l’implication des adolescents et des familles, la direction entend faire évoluer les mentalités et sensibiliser tout un chacun sur ces faits de société. Prochainement, une évaluation sera effectuée à l’échelle du collège pour apprécier la pertinence des actions menées et les résultats obtenus.
Interview Mme Guyon
Grande journée de mobilisation interprofessionnelle ce mardi. Les salaires et les réquisitions sont au cœur des revendications. Des perturbations sont à prévoir dans les administrations, l’éducation nationale ou encore les transports. La mobilisation dans les lycées professionnels devrait être suivie. La reforme concernant ces établissements ne passent pas. La suppression de près de 50% des heures de cours, au profit de stages en entreprise est contestée. « L’adaptation constante des formations dispensées par l’éducation nationale au monde économique » est fustigée.
Plusieurs rassemblements sont annoncées : à 10h30, place Pasteur à Besançon et à 17h, devant les préfectures de Dole, Lons-le-Saunier et Saint-Claude. A l’éducation nationale, les enseignants ont prévu de se rassembler, ce mardi, à 10h, en assemblée générale devant chaque lycée professionnel. A 15h, ils participeront à un rassemblement académique sur la place du 8 septembre à Besançon.
L'interview de la rédaction / Nathalie Faivre ( syndicat SNES/ FSU)
Il y a deux ans, Samuel Paty était assassiné aux abords de son collège de Conflans Sainte-Honorine. A cette occasion, ce matin, au collège Victor Hugo de Besançon, Nathalie Albert Moretti, Rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté et de l’académie de Besançon, participera à un temps d’hommage. Il se traduira par une minute de silence et d’une séance d’éducation morale et civique.
Education nationale. Les derniers ajustements de la carte scolaire sont connus dans l’académie de Besançon. Le bilan définitif pour cette rentrée fait apparaître 38 ouvertures de classes et 48 fermetures. Deux nouvelles ouvertures ont été actées, dont une à l’école élémentaire Champagne à Besançon. On notera que six écoles bénéficient d’un appui provisoire. C’est le cas pour les écoles élémentaires de la Bute à Besançon, de Thise, de Montferrand-le-Château, de Chamesol et Cordier à Pontarlier et l’école maternelle Mognetti à Seloncourt.
Rendre l’école inclusive. Telle est l’une des missions que se fixe chaque année l’éducation nationale. De belles intentions. Mais est-ce toujours le cas ? Comment les enfants en situation de handicap trouvent-ils leur place dans le système scolaire français ? Nous avons posé la question à Bruno Ubbiali, le directeur départemental des structures pour enfants et adolescents de la Fondation Pluriel ( ex-Adapei).
« Tous les enfants ont le droit à l’école de la République, avec les moyens techniques que nous apportons » explique Bruno Ubbialli. Dans le département du Doubs, la Fondation Pluriel scolarise 1000 enfants. Elle concentre 450 professionnels qui interviennent en fonction du handicap des jeunes. Une trentaine d’enseignants sont mis à la disposition du pôle chaque année par le rectorat de Besançon. 70% de ces enfants sont scolarisés en milieu ordinaire. Certains sont accueillis dans des classes ordinaires. D’autres suivent une scolarité en classe ULIS ou dans des unités d’enseignement externalisés dans les écoles, collèges ou lycées du département. Les autres, plus vulnérables, sont accueillis dans les murs des structures de l’association. « Même si les pouvoirs publics nous incitent à intensifier le nombre d’enfants à scolariser en milieu ordinaire, nous sommes vigilants à ne pas les mettre en difficulté » explique le responsable bisontin. Pour que cela fonctionne, il faut que « la structure d’accueil soit en capacité de disposer des moyens humains nécessaires, quant à leur nombre et leur qualification » souligne-t-il.
Trois postes d’enseignants en cours de nomination
Bruno Ubbiali juge cette rentrée des classes « globalement satisfaisante ». Néanmoins, comme tous les services de santé, la Fondation éprouve des difficultés à recruter des professionnels. Il en est de même dans le domaine de l’enseignement, où les intervenants sont nommés tardivement. Dans le département, sur les trente postes alloués à l’association par le rectorat de Besançon, trois ne sont pas encore pourvus en cette période de l’année. Les besoins en personnel formés sont importants et une réalité. « Nous accueillons de plus en plus d’enfants qui souffrent de troubles autistiques ou psychiques. Ce qui nécessite une prise en charge individuelle et diversifiée » complète le responsable. Et de conclure : « Plus nous sommes dans des réponses individuelles, plus il faut des moyens en ressource humaine et plus il faut des gens spécialisés dans différents domaines ».
L'interview de la rédaction / Bruno Ubbiali
Nathalie Albert-Moretti, la rectrice de l’académie de Besançon, faisait le point ce mardi sur la rentrée scolaire. « Une rentrée apaisée, maîtrisée et engagée » avait souligné la rectrice. En partie grâce à la levée des nombreuses restrictions sanitaires. Des propos partagés ce jeudi par Olivia Guyon, adjointe à l’éducation à la ville de Pontarlier. « La rentrée se passe bien, on a un magnifique temps, c’est toujours plus agréable. Tout se fait en douceur. C’est une rentrée sereine, normale, après ces années Covid. Enfin on a l’impression de revenir aux fondamentaux, à l’école ». L’intégralité des cours se feront désormais en présentiel, les activités sportives auront lieu sans restriction, et le port du masque n’est plus obligatoire même s’il reste recommandé pour les personnes vulnérables. « Ça va nous permettre à nous, mais surtout aux enseignants, aux familles et aux enfants, de se concentrer sur l’essentiel, sur les fondamentaux. On vient à l’école pour s’épanouir, grandir, apprendre. Désormais la priorité sera l’école, les apprentissages, un climat plus serein, le plus sain possible, pour permettre aux enfants de s’épanouir à l’école » ajoute Olivia Guyon.
Alors que l’on annonçait une rentrée compliquée au niveau des effectifs, que 4000 postes d’enseignants n’étaient pas pourvus à 10 jours de la rentrée, la rectrice a affirmé que dans les départements du Doubs, de Haute-Saône, du Jura et du Territoire de Belfort, la pénurie des enseignants était bien moindre qu’au niveau national. « Les enseignants sont là , devant leurs élèves, qui eux aussi sont là . Tout le monde est bien présent. En tout cas, nous n’avons pas cette problématique au niveau des écoles » explique l’adjointe à l’éducation à la ville de Pontarlier. Par ailleurs, les effectifs des élèves sont en hausse. « On entend parler d’une baisse démographique sur le département, mais sur le secteur de Pontarlier ça ne se ressent pas. Au global, nous avons plus d’élèves que la rentrée dernière, avec des variations en fonction des écoles. C’est un indicateur important, rassurant » confie Olivia Guyon.
Les places de cantine étaient aussi au cœur des préoccupations dans certaines grandes villes de France, les restaurants scolaires ne pouvant accueillir la totalité des élèves. Si tel était le cas à Pontarlier, ce n’est désormais plus d’actualité. « On donne une réponse positive à toutes les familles, on a la capacité d’accueillir tous les enfants. Effectivement on avait un problème de place, mais il a été résolu puisque maintenant on va permettre à des enfants de se restaurer au lycée Jeanne d’Arc de Pontarlier, notamment les enfants de l’école Cordier. On va continuer d’y réfléchir, parce que l’idée c’est de permettre de pouvoir assurer cette continuité » explique Olivia Guyon.
A Pontarlier, des travaux s’effectuent chaque année, chaque été. Peinture, sol, rénovation, chauffage, et bien d’autres encore. Mais la grande nouveauté de cette rentrée, c’est l’équipement de toutes les écoles élémentaires d’ordinateurs portables. « On a mis en place des classes mobiles qui étaient attendues par les enseignants. Ça fonctionne en Wifi, ça va permettre aux enseignants de mettre en place d’autres activités par ce biais du numérique » confie l’adjointe à l’éducation à la ville de Pontarlier.
Un projet de cour à l’école élémentaire Joliot Curie devrait aussi voir le jour. « C’est un travail collaboratif qui va être mis en place avec les équipes enseignantes, les élèves, la maison de quartiers et les habitants. L’idée est de ne rien s’interdire, de s’imaginer la cour de demain, leur cour d’école, que ça devienne un lieu de vie, un lieu d’accueil pour les parents, et peut-être même un espace partagé. Je ne sais pas ce que donneront les résultats de leurs travaux. Les idées vont venir du terrain, de façon collaborative » souligne Olivia Guyon.
Enfin, dernière nouveauté qui intervient en partenariat avec l’Education Nationale, la mise en place de l’accueil des toutes petites sections, les TPS. « On peut accueillir jusqu’à deux fois quatre familles dans deux écoles maternelles différentes, l’école Vauthier et des Pareuses, donc potentiellement 4 places pour accueillir ces enfants-là . L’idée est aussi de pouvoir permettre à des enfants un peu plus jeunes de pouvoir intégrer une école un peu plus tôt, et acquérir certaines habitudes » explique l’adjointe à l’éducation à la ville de Pontarlier.
C’est la rentrée des classes ce jeudi 1er septembre. Plus de 203.500 écoliers, collégiens et lycéens reprennent le chemin de l’école. Soit une diminution totale de 1,6% par rapport à l’année dernière . C’est dans le 1er degré que la baisse est la plus significative cette année (-2.168 élèves). Ces enfants et adolescents seront accueillis dans les 1.274 établissements scolaires que comptent l’académie de Besançon. Malgré la baisse des effectifs, le rectorat annonce des moyens identiques qui permettent la poursuite des dédoublements des classes de grande section en éducation prioritaire, la limitation des effectifs à 24 pour les classes de grande section, CP et CE1, l’accompagnement de l’école inclusive et des territoires ruraux.
« Une rentrée apaisée, maîtrisée et engagée ». Tels ont été les mots de Nathalie Albert-Moretti, rectrice de l’académie de Besançon. Tout cela en partie grâce à la levée des nombreuses restrictions sanitaires, la crise de Covid-19 ayant nettement reculé. L’intégralité des cours se feront désormais en présentiel, les activités sportives auront lieu sans restriction, et le port du masque n’est plus obligatoire même s’il reste recommandé pour les personnes vulnérables.
Ce sont 4.000 enseignants titulaires qui manquent en France dans les écoles maternelles, primaires, collèges et lycées. Sur les 27.332 postes d'enseignants, 17% des postes en écoles maternelles et primaires, n’étaient pas pourvus contre 5% en 2021, et 17% également dans les collèges et les lycées, où il n'en manquait que 6% l'an dernier. Selon Nathalie Albert-Moretti, l’académie de Besançon est partiellement épargnée par la pénurie d’enseignants, puisque seulement 0,7% des emplois sont à pourvoir dans l’académie. Il s’agirait de BMP (Bloc de Moyens Provisoires), des fractions de postes présents dans les établissements quand leur quotité ne permette pas d'accueillir à plein temps un titulaire. Ces BMP sont occupés soit par des titulaires sur zone de remplacement soit par des personnels enseignants non titulaires. Les matières les plus impactées seraient l’histoire-géographie, les sciences, physique-chimie, les mathématiques ainsi que les lettres.
Afin de trouver des enseignants, l'Éducation nationale peut faire appel à des candidats repêchés aux concours, à des contractuels recrutés à bac +2, ou encore en mobilisant les jeunes retraités partis il y a un ou deux ans. Une vingtaine de nouveaux contractuels ont été recrutés dans le second degré dans l’académie de Besançon, augmentant les effectifs à 350 personnes, soit environ 5% du nombre d’enseignants. Ils bénéficieront d’un accompagnement de 60 heures et d’un tuteur enseignant déjà confirmé.
L’académie de Besançon, ce sont 203.511 élèves (en baisse de 1,6% par rapport à 2021). Ce sont 105.144 dans le premier degré (-2,3%) et 98.367 dans le second degré (-0,01%). Il s’agit aussi de 57.029 collégiens, 37.048 lycéens dont 11.426 lycéens professionnels et 4.290 élèves post-bac. L’académie de Besançon c’est 1274 établissements, 1062 écoles, 143 collèges, 65 lycées et 2 établissements régionaux d’enseignement adapté.
C’est la grande problématique du moment. 4000 postes d’enseignants sont restés vacants après concours au niveau national. Ce qui laisse penser que tous les cours ne pourront être assurés à la rentrée ou qu’ils le seront avec des professeurs insuffisamment formés. A cela s’ajoutent des classes surchargées et des conditions de travail qui se dégradent d’année en année.
Un début de carrière à 2000 euros
Pour les syndicats, la proposition d’Emmanuel Macron d’assurer un salaire à 2000 euros aux enseignants en début de carrière « n’est pas réaliste ». Selon eux, « cette proposition doit s’effectuer en tenant compte de la réalité d’un déroulé de carrière ». « Comment est-ce possible qu’un débutant à l’échelon 1, qui gagnerait les 2000 euros promis, retombe plus bas lorsqu’il passera à l’échelon supérieur ? » s’interroge Nathalie Faivre, secrétaire départementale du syndicat SNUipp/FSU pour l’académie de Besançon. Et de poursuivre : « Faire cette promesse, l’engage à revaloriser l’ensemble des carrières enseignantes. Visiblement le Président Macron ne souhaite pas le faire. A notre avis, c’est un effet d’annonce ».
Pour les syndicats, la situation concernant le manque de profs ne date pas d’aujourd’hui. Ils avaient déjà tiré la sonnette d’alarme et prévu le scénario qui semble se confirmer. La rentrée s’annonce tendue à l’éducation nationale. Une première mobilisation est envisagée pour le 29 septembre. Mais des opérations ponctuelles ne sont pas exclues, en fonction de la situation, dans les établissements scolaires de l’académie de Besançon et d’ailleurs.
L'interview de la rédaction / Nathalie Faivre, secrétaire départementale du syndicat SNUipp/FSU