Ce mardi, dans le cadre des semaines de l’engagement et de la démocratie scolaire, les élèves élus au Conseil académique de la vie lycéenne de l’académie de Besançon ont animé un temps d’échange et de discussion au lycée professionnel Tristan Bernard dans le quartier Planoise à Besançon. Nathalie Albert Moretti, rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, et Patrice Durant, directeur de l’inspection académique du Doubs, étaient présents.
L’objectif était de convaincre les adolescents présents à s’investir et à prendre des responsabilités au sein de leur établissement scolaire, et plus globalement au sein de l’Education Nationale. Les adultes, par le biais de leurs paires, déjà conscients de l’intérêt de cette démarche altruiste, veulent inciter les jeunes à s’engager et devenir de véritables acteurs et créateurs de lien social. « Nous voulons leur montrer qu’il y a un vrai intérêt à participer à la vie de son établissement scolaire, à faire bouger les choses, à donner son avis » explique Christine Monnin, conseillère principale d’éducation et déléguée académique à la vie lycéenne et collégienne.
Proposer des initiatives, donner son avis sur l’établissement, organiser, argumenter, fédérer… . Autant de compétences à développer et à transmettre. Une approche pédagogique très formative, qui contribue à un meilleur climat scolaire, qui indéniablement aura des répercussions sur la réussite des jeunes et leur épanouissement. Un moyen également de participer à la formation des adultes de demain. Celles et ceux qui agiront au sein de la société et sauront mettre à profit les valeurs de partage, de travail en équipe, d’altruisme, de confiance en soi, … qu’ils auront acquis tout au long de cette expérience.
L'interview de la rédaction / Christine Monnin, conseillère principale d’éducation et déléguée académique à la vie lycéenne et collégienne.
La colère monte au SNES-FSU après la décision du rectorat de Besançon d’annuler et de reporter les formations pour les personnels d’éducation. Sans doute pour faire face au manque de professeurs dans les établissements scolaires. Selon le syndicat, trois semaines après la rentrée des classes, « des postes restent non pourvus, les professeurs remplaçants ne sont pas en nombre et les démissions explosent ». Le SNES-FSU « condamne cette politique du nouveau ministre, et l’action zélée du rectorat de Besançon ».
L'intersyndicale enseignante appelle nationalement à une journée de mobilisation pour dénoncer les conditions de travail des AESH mardi 3 octobre. Dans le Doubs, à l’appel de la FSU et Sud éducation, un rassemblement se tiendra devant l'inspection de l'éducation nationale à Montbéliard.
Rappelons que ces intervenants sont chargés de l’accompagnement des enfants et des adolescents en situation de handicap dans les établissements scolaires. Il est clairement dénoncé l’extrême précarité qui touche ces emplois. Pourtant indispensables à l’inclusion des élèves présentant des handicaps.
13.500. C’est le nombre d’élèves toujours sans affectation en cette rentrée scolaire. Les deux tiers d’entre eux attendent une affectation en lycée professionnel. La Défenseure des droits s’inquiète de cette situation, qui serait « en constante évolution ». L’Education nationale relativise cette donnée. Selon elle, cela représente 0,3% des élèves. Ils étaient, toujours selon des chiffres du ministère, 2.000 de plus l’année dernière.
Selon une enquête menée par le SNPDEN-Unsa, le premier syndicat des chefs d’établissement, près d’un tiers des collèges et lycées n’ont aucun enseignant volontaire pour participer au Pacte, le nouveau dispositif mis en place par le gouvernement qui donne la possibilité aux professeurs de gagner plus en assurant le remplacement d’un collègue absent. D’autres chiffres, émanant du même syndicat, indique qu’il manque plus d’un enseignant dans 58% des collèges et des lycées français.
L’ARS Bourgogne Franche-Comté fait savoir que la campagne de vaccination gratuite contre les papillomavirus humains (HPV) s’organise dans la région en collaboration avec les rectorats de Besançon et de Dijon. L’objectif est de sensibiliser, en cette rentrée des classes, tous les collégiens de 11 à 14 ans à la vaccination. Plus de 32.000 élèves de 5è de 342 collèges sont concernés en Bourgogne-Franche-Comté.
Dans les prochains jours, les parents de cette classe d’âge vont recevoir un kit d’information incluant une demande d’autorisation, pour permettre à leur enfant de bénéficier d’une vaccination gratuite contre les papillomavirus humains (HPV). Des webinaires seront également organisés.
Selon les autorités, la vaccination contre les HPV « prévient jusqu’à 90% d’infections souvent non symptomatiques, mais à l’origine de lésions précancéreuses et/ou de cancers du col de l’utérus, de la vulve, du vagin, de l’anus, … ;
A Besançon, la section locale de la Ligue des droits de l’Homme réagit aux évènements de la rentrée scolaire. Barbara Romagnan explique que la situation des 2300 enfants à la rue en France l’interpelle plus particulièrement. Un chiffre qui serait en augmentation de 20% par rapport à la précédente rentrée. Elle juge cette donnée « largement sous-estimée ». Autres points d’inquiétude, la situation des enfants en situation de handicap, encore privés de leur droit, et des mineurs étrangers toujours en attente de scolarisation, faute de place dans les structures devant les accueillir.
L’abaya et le qamis
Elle regrette que les vrais problèmes ne soient pas abordés. Sans contester « les atteintes à la laïcité », Mme Romagnan dénonce une décision prise pour le port de l’abaya « qui ne concerne qu’une infime partie des 60.000 établissements scolaires » que compte la France. Soit 0,25% d’entre eux. Elle attend des clarifications du ministre sur ce point. Elle n’espère pas une décision discriminatoire. Rappelons que ce jeudi, le Conseil d’Etat a rejeté le référé contre l’interdiction du port de l’abaya à l’école. Il a estimé que « le port de l’abaya et du qamis, au sein des établissements scolaires, s’inscrit « dans une logique d’affirmation religieuse ».
Ce dimanche, Gabriel Attal, le ministre de l’éducation nationale a annoncé une modification dans l’organisation du baccalauréat 2024. Contrairement à 2023, les épreuves de spécialité se tiendront en juin et non plus en mars. Par ailleurs, Gabriel Attal a annoncé la fin du port de l’abaya, un vêtement féminin traditionnel porté dans les pays musulmans du Moyen Orient, à l’école.
Des violences urbaines ont éclaté dans certains quartiers de Besançon, comme dans le reste de la France, suite à la mort de Nahel. Le quartier prioritaire de Planoise a été particulièrement touché. Alors, comment comprendre cette colère et agir à long terme pour une jeunesse et un quartier souvent enclavés ?
Tentatives de réponses dans ce dossier avec, en troisième partie, le témoignage d’une professeure, Sandrine Cadon, exerçant à Planoise au lycée Tristan Bernard.
Vous pouvez aussi découvrir les deux premiers épisodes sur l’association Miroirs du monde et le Club Sauvegarde.
“Comment je vois mes élèves ? Bah c’est des adolescents”
Le lycée professionnel Tristan Bernard accueille 450 élèves pour 52 professeurs. Le profil de recrutement est varié. Il se fait dans le quartier mais aussi dans les communes environnantes. Sandrine Cadon, qui exerce depuis 27 ans dans cet établissement, affirme que ses élèves “viennent bien volontiers au lycée, ils s’y sentent bien”. “C’est des adolescents tout simplement, mais avec des conditions familiales souvent particulières”. Elle concède que l’autonomie est moins importante qu’en lycée général : “les élèves s'enfuient à la sonnerie”. La professeure d’arts plastiques, syndiquée à la CGT, rejette l’analyse de l’Education Nationale qui, selon elle, est idéaliste. “On pense que chaque élève a son petit bureau et du temps pour travailler le soir. La réalité c’est que, quand ils rentrent, ils doivent s’occuper d’une famille et n’ont pas les conditions pour étudier”.
“On est plus souvent dans l’émotion que l’apprentissage”
Ces situations familiales et sociales empêchent le rythme de travail, mais aussi les activités extra-scolaires. Sandrine Cadon observe que, en dehors des internes, de moins en moins d’élèves viennent aux sorties organisées au théâtre ou au cinéma. La nouvelle réforme du lycée professionnel “a des aspects intéressants” selon elle, comme le retour d’une année supplémentaire, “mais seulement pour une faible part d’élèves voulant s’engager dans le supérieur”. Globalement, l’enseignante expérimentée voit dans la baisse des moyens et l'augmentation du nombre d’élèves par classe les causes du niveau important de décrochage scolaire.
“Il faut redonner confiance à l’école” conclut Sandrine Cadon.
Le podcast de la rédaction / Sandrine Cadon
Le taux de réussite au Diplôme National du Brevet, toutes séries confondues et tous candidats confondus (scolaires ou non), s’élève à 88,1 % pour la session 2023 dans l’académie de Besançon. Ce taux remonte de 1,8 point par rapport à la session 2022, retrouvant le niveau de 2021. Le taux de réussite de la série générale atteint 89,3 %, en hausse de 2 points par rapport à 2022. Avec 77,9 % d’élèves admis, les résultats de la série professionnelle gagnent 0,5 point.