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Durant 2h20, Emmanuel Macron a présenté, hier soir, sa feuille de route pour la suite de son quinquennat. L’école et la jeunesse étaient majoritairement au cœur des mesures annoncées par le chef de l’état. L’expérimentation de l’uniforme dès la rentrée prochaine, avec une généralisation en 2026, a été annoncée. Théâtre et histoire de l’art seront enseignés au collège et au lycée. La refondation de l’instruction civique, la Marseillaise au primaire, la généralisation du Service National Universel en seconde et un nouveau congé de naissance pour remplacer l’actuel « congé parental » sont au cœur des choix présidentiels également.

D’autres propositions, dans d’autres domaines, ont été précisées, comme la lutte contre le trafic de drogue, l’emploi, avec des règles plus sévères quand les offres sont refusées, un retour à un prix de l’électricité « dans la norme », et un hommage rendu aux victimes françaises de l’attaque du 7 octobre, le 7 février prochain. Le Chef de l’état a également confirmé une baisse d’impôts pour les Français des classes moyennes en 2025, un plan pour relancer la natalité et une réflexion autour de restrictions concernant l’usage des écrans chez les plus jeunes.


Après 18 heures d’attente et de suspens, Gabriel Attal a été nommé Premier Ministre. Il succède à Elisabeth Borne, qui a été contrainte, par Emmanuel Macron,  de présenter sa démission. Cette nomination a été plutôt ubuesque puisqu’elle est parvenue alors que Gabriel Attal était en visio, en tant que ministre de l’Education, avec les chefs d’établissement.

A l’image du SNUipp-FSU, les syndicats ne sont pas surpris par la situation. Ils n’attendaient rien de Gabriel Attal et pas plus de son successeur, « tant qu’Emmanuel Macron sera à la tête du pays ». Karine Laurent dénonce les engagements contradictoires du gouvernement dans le domaine des services publics. Selon elle, les ministres de l’Education nationale ne sont que des figurants ». La politique en la matière étant définie par le couple Macron. Il est ainsi fait référence à la dernière initiative sur le harcèlement, lancée à la presse par la Première Dame de France.  

« Nous sommes dans un contexte où le Président de la République est multi ministres. Il décide tout. C’est déjà entre Emmanuel et Brigitte Macron que les choses se décident pour l’Education nationale » termine Mme Laurent.

L'interview de la rédaction / Karine Laurent, représentante du syndicat SNUipp-FSU

Concernant la situation des installations sportives utilisées par le lycée Xavier Marmier, gérées par le Conseil Régional de Bourgogne Franche-Comté, Patrick Genre, le maire pontissalien,  indique, qu’avec son adjoint aux sports, Philippe Besson, ils interpelleront la région, « comme cela avait déjà été fait, sans succès il y a trois ans ». L’édile rappelle que la région est responsable des deux bâtiments pointés par les enseignants : le gymnase du haut et la salle de musculation.

La coupe est pleine. Compte tenu de la vétusté des équipements sportifs du lycée Xavier Marmier, mis à disposition par le Conseil Régional,, les enseignants d’Education Physique et Sportive de l’établissement scolaire ont décidé de faire entendre leur voix. Dans un courrier très fourni, dans lequel ils font un état des lieux très précis, ils font part de leur ras le bol et font savoir à leurs interlocuteurs – le chef d’établissement, la rectrice, le Maire de Pontarlier, la députée Genevard, la présidente de la région Franche-Comté, … - qu’ils n’assureront plus de cours dans deux de ces équipements, à savoir le gymnase Haut du Lycée et la salle de musculation du bâtiment F. Ils demandent des prises de décision urgentes, « pour la construction d’un équipement sportif », répondant aux enjeux listés. « Il en va de la sécurité de tous ». Précisons que ces deux dernières installations sont directement gérées par la région Bourgogne Franche-Comté.

Les syndicats de l’éducation nationale, jugeant les réponses de l’Inspecteur d’Académie « insatisfaisantes » et « pas à la hauteur des problèmes soulevées par l’alerte sociale, déposée le 28 novembre », les syndicats de l’Education nationale et leurs représentants se mobiliseront jeudi prochain, à 17h30, devant les inspections académiques de Besançon, Montbéliard et Pontarlier. Ils écriront une lettre au Père-Noël pour demander « ce qu’ils souhaiteraient voir au pied de leur sapin pour l’école cette année ».

Des nouveautés sur Parcoursup pour l’édition 2024. Sylvie Retailleau, la ministre de l’Enseignement supérieur a annoncé ce dimanche quelques aménagements sur la plateforme d’admission post-bac, qui ouvrira mercredi. Selon ses propos, les lycéens pourront créer un profil dès la classe de seconde. De plus, une fonctionnalité de « comparateur » sera en ligne et leur permettra de s’informer « sur le contenu, le statut des formations, le taux de pression et les frais de scolarité ».

Justice. On a appris hier soir que le jeune adolescent, âgé de 12 ans, à l’origine de l’alerte à la bombe, qui avait perturbé le collège Victor Hugo à Besançon, en début de semaine, a été entendu par les policiers. Le parquet doit désormais se positionner. Il pourrait prononcer une réparation pénale, qui pourrait se décliner en un stage de citoyenneté.

 

Les enseignants du lycée Jules Haag – site Marceau à Besançon ont décidé d’exercer leur droit de retrait après leurs nombreuses alertes concernant la sécurité au sein de cet établissement scolaire.  En octobre dernier, des individus cagoulés et armés se sont introduits dans le lycée et, le 16 octobre, un élève a exhibé un gros couteau en cours. Le 28 novembre, un lycéen a été interpellé après la découverte d’un pistolet 9 mm à l’internat. Actuellement onze personnels sont en arrêt de travail et une personne de l’établissement a tenté de mettre fin à ses jours cette semaine.

Suite aux résultats obtenus par l’Education nationale aux évaluations nationales et internationales, Nathalie Albert Moretti, la rectrice de la région académique Bourgogne-Franche-Comté, a tenu une conférence de presse ce jeudi matin.

Si elle reconnaît que le niveau des collégiens est insuffisant, Mme Albert Moretti souligne que les derniers résultats, concernant le niveau en primaire, « montre de réels progrès ». « Cela nous conforte dans l’idée que les réformes importantes qui ont été menées depuis 2017 portent leur fruit » ajoute Mme la rectrice, qui fait notamment  référence « au dédoublement des classes en zone d’éducation prioritaire » ou encore « au plafonnement  des classes à 24 ».  Pour répondre aux nouvelles directives de Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale, les rectorats et les établissements scolaires vont devoir se mobiliser pour que, dès la rentrée prochaine, certaines mesures édictées soient mises en place. 

Une réaction « forte »

Nathalie Albert Moretti reconnaît que les résultats, en provenance de l’étude PISA, demandent « une réaction forte ». « Le niveau collège pêche. On accuse une baisse de niveau en une dizaine d’années en mathématiques et en français. On constate également qu’il y a moins d’élèves très performants et que le nombre d’élèves en grande difficulté progresse » réagit la rectrice. Et de compléter : « il fallait réagir fortement, en affrontant ces données avec sincérité et transparence ». Localement, des temps d’échange et de discussions vont être menés avec les chefs d’établissement et les syndicats pour que « de nouvelles orientations et solutions voient le jour ».

L’Education nationale a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

Nathalie Albert Moretti se veut rassurante sur la capacité de l’administration à répondre aux enjeux de demain. « Bien sûr que cela sera possible. On va tout faire pour que cela le devienne » complète la représentante de  l’état, qui a sans doute été interrogée sur ses intentions,  par les syndicats, ce jeudi,  lors d’une rencontre prévue de longue date.

L’égalité des chances

C’est sur ce point que l’éducation va devoir se pencher urgemment pour améliorer ses résultats. Des inégalités criantes apparaissent, avec une conséquence indéniable sur les chances de chacun de réussir. « C’est LA problématique de l’école. C’est à la fois l’urgence et la première préoccupation. Il faut faire en sorte que l’école corrige mieux les assignations de naissance, sociales ou géographiques » explique Mme Albert Moretti. Et de terminer : « notre  mission est  d’outiller chaque élève pour qu’il dispose des mêmes chances. C’est un énorme défi. En l’état, notre école n’arrive pas encore assez à corriger ces inégalités ». Pour ce faire, elle doit être en capacité de « mieux individualiser l’accompagnement et détecter au plus tôt les points de faiblesse des élèves pour leur permettre de dépasser leurs difficultés ». La réussite de toutes et tous est une priorité. Tout un programme.

L'interview de la rédaction / Nathalie Albert Moretti

L’étude Pisa vient d'être dévoilée ce mardi 5 décembre par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Tous les trois ans, cette enquête analyse les performances des élèves de 15 ans, avec des tests portant sur la lecture, la culture mathématique et la culture scientifique. Cette année, l’étude a dévoilé une chute inédite de niveau, avec le score moyen de tous les pays qui est en forte baisse sur un échantillon de 690.000 jeunes évalués dans 81 pays ou territoires. Dans la foulée, Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale, a détaillé une série de mesures pour pallier cette baisse de niveau des plus jeunes. Redoublement, refonte des programmes, groupes de niveau, réforme du brevet ; des mesures pour la plupart contestées ou jugées insuffisantes pour les enseignants et les parents d’élèves.

C’est une chute historique, avec le score moyen de tous les pays qui est en forte baisse. En France, le déclin est encore plus fort avec d’énormes difficultés soulignées en compréhension de l'écrit et en mathématiques. Cette étude qui sert de référence aux gouvernements, a notamment été réalisée à travers un test passé au printemps 2022 par 6.800 élèves en France, tirés au sort parmi des classes de seconde. Quelques heures après la publication des résultats alarmants de cette enquête, Gabriel Attal, le ministre de l’Education nationale, a dévoilé une série de mesures pour pallier la baisse de niveau des collégiens.

 

Les enseignants décideront du redoublement

Le ministre de l’Education nationale a indiqué qu'il publiera au premier trimestre de 2024, un décret permettant à l'équipe pédagogique d'avoir le dernier mot pour décider du redoublement d'un élève, afin de « lutter contre l’échec forcé d’élèves qui passeraient en classe supérieure malgré de trop grandes lacunes ». Un choix qui était jusqu’à présent, discuté avec les familles. « La question du redoublement est au cœur de l’école depuis plusieurs années. Les recherches ont démonté que le redoublement n’était pas une solution pour la lutte contre l’échec ou la difficulté scolaire. Ce n’est pas par ce biais là qu’il faut lutter contre la difficulté scolaire. Le redoublement accentue les discriminations sociales, et on sait qu’on retrouve chez les enfants qui redoublent jeunes, des difficultés qui persistent plus tard. Et puis, des enfants peuvent très bien avoir des difficultés en CP en lecture, et pour autant ça va bien dans d’autres matières, donc ce n’est pas la solution toujours adaptée » explique Amélie Lapprand, co-secrétaire départementale FSU-SNUipp du Doubs. Dans ses mesures, Gabriel Attal prévoit aussi que les professeurs puissent prescrire à certains élèves des stages de réussite durant les vacances, qui seraient une condition pour ne pas redoubler.

 

Une refonte des programmes

Le ministre de l’Education nationale a aussi annoncé une refonte des programmes de la maternelle et de l’école primaire. Gabriel Attal souhaite qu’ils fassent une plus grande place à la culture générale, en promettant aux enseignants qu'ils seront moins volumineux. « Les changements de programme, on commence à connaître. Les ministres, depuis quelques années, y apportent des changements, des modifications, des projets spécifiques. Je crois que ce n’est pas la manière dont il faut prendre les choses pour une école avec plus d’égalité entre les élèves. C’est donc de rajouter, auprès des enseignants, une très forte contrainte. Un changement de programme CP-CE2 à partir de septembre, puis le reste du cycle pour l’année d’après. Pour autant, ce n’est pas toujours le fait de changer les contenus ou les compétences à travailler, qui sont la solution pour une meilleure école » indique Amélie Lapprand.

 

Différents groupes selon le niveau des élèves

Pour lutter contre ces difficultés, le ministre de l’Education national a annoncé la création de groupes de niveau au collège, pour les cours de français et de mathématiques. Gabriel Attal a expliqué qu’à partir de la rentrée prochaine, les élèves de 6ème et de 5ème seront répartis en trois groupes en fonction de leur niveau en français et en maths. Une organisation qui doit s'étendre aux classes de 4ème et de 3ème à la rentrée 2025. Concernant les collégiens les plus en difficulté, une scolarité aménagée pourra être envisagée, où ils pourront bénéficier de plus d’heures en mathématiques et en français, à la place d’une autre matière, en accord avec les professeurs et les familles. « Les groupes de niveau, non. En pédagogie ce qui fonctionne c’est l’hétérogénéité. Des groupes qui rassemblent des enfants en difficulté, on avait abandonné ça depuis quelques années. On a un peu l’impression d’un retour à des méthodes de l’ancien temps qui n’ont pas fait leurs preuves » regrette Amélie Lapprand. Le ministre de l’Education nationale a évoqué la création de postes « pour qu’il n’y ait qu’une quinzaine d’élèves dans le groupe de ceux qui présentent le plus de difficultés ». Une des seules mesures qui converge avec les revendications des syndicats de l’enseignement. « Pour le coup, oui. Il faut la création de postes enseignants pour avoir des groupes moindres et s’attaquer individuellement à la difficulté scolaire de la manière la plus personnalisée possible » souligne Amélie Lapprand.

 

Gabriel Attal a aussi évoqué la nouvelle méthode dédiée au mathématiques et une épreuve anticipée au bac, la labellisation des manuels scolaire, la réforme du brevet, la suppression du "correctif académique" des notes d'examen, l'intelligence artificielle au lycée ou encore les ajustements liés à la réforme du lycée professionnel. Des mesures qui n’ont convaincu ni les parents d’élèves, certains d’entre eux évoquant la crainte d’une école à deux vitesses. Ni les enseignants, qui déplorent le manque de travail en commun. « Les organisations syndicales n’ont pas du tout été associées à ces mesures. Il n’y a rien qui ressort d’éventuelles négociations, d’un travail commun sur les besoins réels du terrain. Et très clairement, quand on nous annonce qu’on va imposer à toutes les enseignantes et à tous les enseignants une méthode de mathématiques, on le prend très mal. Clairement on remet en question notre liberté pédagogique, qui est essentielle dans notre métier » regrette Amélie Lapprand, co-secrétaire départementale FSU-SNUipp.