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« Je veux et je dois avancer vite Â». C’est en ces termes qu’Annie Genevard s’est exprimée ce matin au ministère de l’Agriculture lors de la passation de pouvoir avec Marc Fesneau, son prédécesseur. Mise dernièrement sous pression par le Président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui "lui donne 15 jours Â», la parlementaire du Doubs a reconnu, lors de son premier discours, la crise que connaît le secteur agricole. La crise sanitaire dans l’élevage, le problème de l’eau, la baisse des rendements, notamment pour les céréales, et les difficultés que connaissent les viticulteurs font partie des problèmes cités par la Ministre.

Annie Genevard a reconnu que l’attente des éleveurs est bien réelle et qu’elle avait trop duré. La ministre « veut faire en sorte que dans les semaines qui viennent les premiers résultats se voient dans les cours de ferme Â». « Le calendrier électoral a trop pesé sur le monde agricole Â» a-t-elle ajouté. Tout en rappelant son « soutien indéfectible aux agriculteurs Â», après avoir rappelé ses racines du Haut-Doubs. Annie Genevard a d’ailleurs précisé qu’elle recevra prochainement les professionnels du monde agricole pour « ajuster les réponses concrètes, rapides et opérationnelles qu’ils attendent et que nous construirons ensemble ».

 

La FNSEA laisse déjà peu de répit à Annie Genevard, la nouvelle ministre de l’Agriculture. Arnaud Rousseau, le patron de la FNSEA, lui donne « quinze jours Â» pour apporter des réponses rapides à la crise que traverse l’agriculture française. Le 1er syndicat agricole demande des mesures sur des prêts bonifiés aux céréaliers, viticulteurs et éleveurs , et sur la vaccination des troupeaux face aux épizooties.

C’est en ces termes qu’Annie Genevard a réagi, hier, à sa nomination au ministère de l’Agriculture. « Je remercie Michel Barnier pour sa confiance ainsi que le président de la République. Je salue l’engagement de Marc Fesneau. Les agriculteurs ont besoin d’actes, de vérité, de respect. Telle sera ma ligne de conduite. Je rencontrerai rapidement leurs représentants Â».

Et de continuer : « Les agriculteurs souffrent d’être mal considérés. Leur volonté est de vivre dignement de leur profession et de nourrir le pays avec des produits de qualité. Les normes doivent protéger leur travail et la qualité des produits consommés en France. Pas les désavantager Â».

Ce vendredi 13 et ce samedi 14 septembre, Maîche accueille le concours national du cheval de Trait Comtois. Aujourd’hui, jusqu’à 18 heures, 250 pouliches et juments, sélectionnées partout en France et en Belgique participent au concours modèle et allure. Les remises de prix sont programmées à partir de 17h30. L’organisateur, l’association nationale du cheval de trait comtois,  ressert le couvert ce samedi, de 8h à 18h, avec la présence de 150 étalons. Un spectacle est annoncé de 14h à 16h. Le prix du championnat mâle sera décerné à partir de 16h30.

C’est parti. Depuis ce mardi 10 septembre, le Mont d’Or, le célèbre fromage du Haut-Doubs, est présent dans les rayons des magasins. Sa fabrication avait été lancée, comme le cahier des charges le précise, le 15 août dernier. Lors de la précédente saison, plus de 5500 tonnes de fromage ont été vendues. 400 producteurs de lait sont mobilisés sur sa zone géographique de production. Seules 10 fromageries peuvent le produire. 32 millions de litre de lait sont nécessaires. Ce qui représente 9 millions de boîtes. Chaud ou froid, le Mont d’Or devrait, malgré son prix, que certains jugent excessifs, retrouver les tables de Franche-Comté et de Navarre.

Annie Genevard, députée du Doubs, Vice-présidente de l’Assemblée nationale, se réjouit du courrier que le ministre de l’Agriculture lui a envoyé concernant l’attribution des terres agricoles aux exploitants français et suisses. Jusqu'alors, les agriculteurs suisses n'avaient pas obligation de déclarer les terres qu'ils exploitaient dans leur pays et les agriculteurs français étaient systématiquement désavantagés pour l'obtention de terres à exploiter en France. « Cette situation inéquitable prend fin Â» écrit Mme Genevard.

Depuis le 27 août, le nouveau dispositif de Dotation Jeunes Agriculteurs (DJA) du PSN (Plan Stratégique National) de la programmation FEADER (Fonds Européen Agricole pour le Développement Rural) 2023-2027 est ouvert. Dans le cadre de la programmation 2023-2027, ce sont plus de 62 millions d’euros de dépenses publiques, dont 37,3  millions d’euros de FEADER et 24,7 millions d’euros de crédits régionaux, qui sont prévus pour soutenir l’installation des jeunes agriculteurs.

Les dossiers de demande d’aides FEADER sont désormais dématérialisés. Les dépôts se font sur la plateforme en ligne EURO-PAC : https://europac.bourgognefranchecomte.fr. L’ensemble des informations relatives au premier appel à projet DJA PSN 2024 est disponible sur le site www.europe-bfc.eu  dans la rubrique « Agenda ».

La tradition sera encore respectée cette année à Pontarlier. Comme c’est le cas tous les deux ans, la coulée du Mont d’Or s’installe au centre-ville de la capitale du Haut-Doubs. L’évènement se déroulera du 13 au 15 septembre prochain sur les places d’Arçon et Saint-Bénigne. A travers cette manifestation, la Ville de Pontarlier, commerce Pontarlier Centre et le syndicat du Mont d’Or souhaitent animer le territoire et mettre à l’honneur un produit et tout un secteur. C’est donc dans ce contexte que ces trois jours de fête sont proposés. Rappelons que cette période lance la commercialisation du célèbre fromage du Haut-Doubs.

Des animations sur trois jours

La journée de vendredi sera ouverte aux enfants, avec des animations à destination des scolaires. A 18h30, cette nouvelle édition aura droit à son inauguration. A partir de 18h, et jusqu’à 20h, un concert animera les lieux. Il sera également possible de se restaurer. Les festivités reprendront samedi, à partir de 10h, et jusqu’à 19h. Au programme : vente, dégustation, démonstration de levage de sangles, fabrication de Mont d’Or à l’ancienne, expositions de Bidons Sans Frontières et de vieux tracteurs. Des ateliers et des activités seront également proposés aux enfants. Cette journée se terminera en musique de 20h à 22 h. Enfin, dimanche, la promotion se déroulera  Ã  partir de 10h, et jusqu’à 17h. Le programme sera toujours aussi varié et familial. La gastronomie aura toute sa place avec la réalisation de plats, signés par les restaurateurs locaux, qui sublimeront le Mont D'or.

L'interview de la rédaction : Bertrand Guinchard, l'élu en charge de l'économie à la ville de Pontarlier

Notons que cette année, la manifestation s’associe à la fête des jumelages, qui mettra à l’honneur d’autres terroirs, venus d’Allemagne et d’Espagne. Les Villes de Villingen-Schwenningen et Zarautz, jumelées à la capitale du Haut-Doubs, sauront séduire les visiteurs. Un temps qui correspond au renouvellement des serments de jumelage avec ces deux contrées.

Malgré des conditions hivernales particulières, 8,8 millions de  boîtes de Mont d’Or ont été vendues durant la saison 2023/2024. Soit 5.500 tonnes de fromage. Ce qui correspond quasiment à la quantité transformée un an plus tôt. Néanmoins, la quantité de 6.000 tonnes enregistrées lors de la saison 2021/2022 n’a pas été atteinte. Le changement climatique a entraîné une baisse de la production de lait en 2022-2023, baisse qui se confirme sur cette saison 2023-2024. Rappelons que la filière Mont d’Or est composée de 400 producteurs laitiers et 10 fromageries.

Les conditions météo de ces dernières semaines freinent considérablement le bon développement des cultures. La récolte des moissons n’est pas le seul inconvénient. Loin de là. Les intempéries ont fragilisé les sols et empêchent de semer ou les plantations de s’épanouir. « Concernant la récolte du fourrage, il n’y avait pas d’urgence dans le Haut-Doubs. Ce qui n’est pas le cas pour les zones plus basses. On voit que l’herbe souffre. Elle a poussé avec la pluie. Ce ne sera pas de superbes récoltes Â» explique Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs. L’aspect pâturage représente une autre difficulté. « Quand vous avez des vaches qui restent dans les pâtures avec beaucoup de précipitations, c’est très complexe pour la gestion du pâturage. Les animaux piétinent au même endroit Â» complète M. Dornier.

L'interview de la rédaction : Florent Dornier

S’adapter et rebondir

Les pertes pourraient être importantes. « Pour ce qui n’a pas pu être semé, c’est trop tard. Par ailleurs, le retard qui a été pris ne pourra pas être rattrapé Â» ajoute l’exploitant agricole. Et de poursuivre : « Il faudra soit changer la plante que l’on voulait mettre en sol. Soit avoir un décalage dans la période, mais cela s’avère compliqué Â». Florent Dornier constate que les évènements météo se multiplient et demandent une adaptation, une résilience de tous les instants. « Les années passent et ne se ressemblent pas toujours Â» précise-t-il. Et de terminer  : « toutes les périodes qui sont dans des excès ne sont pas des bonnes années. Il faut faire preuve d’adaptation et rebondir. Il en va de notre capacité à rester demain sur le territoire Â».

Il faudra du temps pour rendre les terres cultivables.  Le retard enregistré ne pourra pas toujours être rattrapé. Difficile de savoir si les améliorations météorologiques annoncées perdureront. Affaire à suivre.

L'interview de la rédaction : Florent Dornier