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Malgré un manque de pluie, et un déficit hydrique de près de 30%, la période des récoltes s’est bien déroulée cet été dans le département du Doubs. La pluie, toujours insuffisante, est tombée au bon moment. Ce qui a assuré des récoltes de foin et de regain satisfaisantes. « Les granges sont plutôt pleines » complète Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs. Globalement, tous les secteurs y ont trouvé leur compte. Même si cet été, le campagnol est venu endommager certaines parcelles. « C’est mieux que les années précédentes » ajoute le responsable syndical.

Vers une modification des pratiques

Depuis plusieurs années, les agriculteurs adaptent leur pratique aux conditions climatiques de cette dernière décennie. « Il y a un retour de l’agronomie dans notre département » explique Florent Dornier. Et de poursuivre : « les agriculteurs s’adaptent. Il y a moins d’animaux sur les exploitations. Ce qui permet de garder un peu de stock. Il y a pas mal de choses qui ont évolué ces huit dernières années ».  Les agriculteurs ont conscience également qu’ils sont des acteurs importants dans l’entretien de la nature. Leurs interventions sont des remparts importants dans la lutte contre les incendies par exemple. Une prise de conscience qui évolue et qui se renforce.

L'interview de la rédaction : Florent Dornier

 

En fin de semaine dernière, une nouvelle attaque de loup s’est produite dans le département du Doubs. Une vache a été attaquée par le prédateur à Chapelle-des-Bois. Il s’agit de la huitième attaque référencée sur le territoire  depuis le 13 juillet dernier.  Quelques jours après la présentation du plan loup, Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, attend une évolution du document afin qu’il soit le plus proche des préoccupations et des attentes des éleveurs.

La protection des troupeaux bovins est très insuffisante pour l’agriculteur. Il attend également des mesures plus franches dans les domaines des tirs et dans la publication d’un budget précis quant à l’accompagnement social des éleveurs. « C’est un plan loup en demi-teinte. Nous sommes mobilisés au sein de la FDSEA et la FNSEA pour le faire évoluer » poursuit M. Dornier. Et de conclure : « notre objectif est d’arriver, d’ici la fin de l’automne,  à obtenir des avancées significatives ».

Encore deux mois de pâturage

Si l’on se réfère à ce qui s’est passé l’an dernier, les animaux devraient occupés les prairies pendant deux mois encore, jusqu’au 1er décembre. Les conditions climatiques permettent cette prolongation, avec un redémarrage de la pousse de l’herbe  durant cette période.  Si l’on peut se féliciter de cette situation, elle reste néanmoins source d’inquiétude pour les agriculteurs, dont le cheptel reste sous la menace de potentielles attaques.

L'interview de la rédaction : Forent Dornier, président de la FDSEA du Doubs

 

L’agriculture biologique va bénéficiers de nouvelles aides. C’est ce qu’a dernièrement annoncé Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture. L’objectif est de consolider et développer la structuration des filières bio. 10 millions d’euros supplémentaires sont prévus à partir de 2024, et pour une durée de 3 ans. Et ce, dans un contexte ou la consommation des produits bio a baissé de 4,6% en 2022.  Concrètement, cinq millions d’euros supplémentaires seront alloués à la communication et cinq millions d’euros supplémentaires par an seront accordés au fond bio, qui vise à soutenir des projets de développement et de valorisation des filières du secteur.

La commission européenne a proposé mercredi aux Etats membres de renouveler pour dix ans l’autorisation du glyphosate dans l’Union Européenne. Rappelons que ce produit très controversé est classé comme « cancérogène probable » depuis 2015 par l’OMS.

En juillet, l’Autorité européenne de sécurité des aliments estimait que le niveau de risque ne justifiait pas d’interdire cet herbicide. L’autorisation actuelle avait été renouvelée en 2017 pour cinq ans, avant d’être prolongée,  en 2022, d’un an dans l’attente d’une évaluation scientifique. Cette proposition doit être examinée vendredi par les Vingt-Sept.

En pleine période de vendanges, plusieurs tonnes de raisin ont été dernièrement volés dans des vignobles jurassiens. Une enquête de gendarmerie a été ouverte. Les secteurs de Port-Lesney, Arbois et Château Chalon ont été visités.  De son côté, la gendarmerie du Jura, pour sensibiliser à la protection des vignes, a lancé l’opération « on ne vous lâche pas la grappe », qui se poursuit le temps de la récolte du raisin.

Le concours du cheval de traits comtois bat son plein à Maîche, le berceau de la race. Ce samedi, la compétition se poursuit. Place, ce jour, au concours modèle et allures, avec la participation de 150 étalons comtois. Ce vendredi, 250 pouliches et juments suitées comtoises, sélectionnées en France et en Belgique,  étaient alignées pour le concours modèle et allures.

C’est un métier qui fait partie du pastoralisme du massif du Jura. Les bergers sont des acteurs indispensables au bon fonctionnement de l’agriculture française et à la protection de l’environnement. Dans le massif du Jura franco-suisse, ils sont environ 150 à œuvrer sur un large territoire allant des Hôpitaux, au Mont de l’Herba, en passant par la Dôle et la Suisse. En fonction des exploitations agricoles qui les emploient, leurs missions peuvent évoluer, mais tous ont une même passion pour leur métier, les animaux et le milieu naturel dans lequel ils évoluent. Rencontre avec Babeth Roy, membre de la Confédération Paysanne et de l’association des bergers Franco-Suisse.

La bergère (62 ans), qui travaille dans la partie suisse du Mont d’Or, s’est découvert cette passion il y a plus d’une vingtaine d’années. Après une pause de vingt ans pour notamment élever son enfant, elle a décidé de reprendre du service. « Habiter sur son lieu de vie, être dans la nature, être libre et autonome, … » sont autant de privilèges qui l’ont convaincue de repartir en alpage. « Le contact avec les vaches et la nature est beaucoup plus ressourçant que dans un bureau avec des collègues » explique-t-elle. Et de poursuivre : « on est maître de son travail. On est seul. On organise nos journées comme on veut ». Depuis la fin mai, et jusqu’à la fin septembre, Babeth Roy travaille pour un éleveur suisse. Chaque jour, elle surveille et s’occupe de 46 vaches et veaux et un taureau, sur un espace de 99 hectares, réparti sur cinq pâtures. « J’interviens comme si c’était mes animaux » ajoute-t-elle.

« Des coordinateurs de la montagne »

C’est ainsi que se définit Babeth Roy. Elle apporte une protection à son troupeau et permet aux différents acteurs de la montagne de cohabiter le mieux possible. Chaque jour, elle parcourt entre 5 et 10 kilomètres. Ses missions : le contrôle des vaches, le soin des animaux, la gestion du sel et de l’eau, … .  Babeth le reconnaît, les bergers sont de moins en moins nombreux. Aujourd’hui la moyenne d’âge est d’environ une cinquantaine d’années. Pour sensibiliser aux enjeux du métier et assurer sa pérennité, elle s’emploie, avec l’association des bergers franco-suisse »,  à former la nouvelle génération. « En 1986, il y avait presque un berger dans chaque chalet » explique l’agricultrice. « Aujourd’hui, les chalets, logements de fonction du berger, ne sont presque plus occupés. Ce qui n’est pas sans poser problème pour l’entretien et le devenir de ce beau patrimoine d’alpage ». Et de préciser : « de toute façon, s’il n’y a plus de vache, le paysan monte en voiture et les bois ne sont plus pâturés. Ce qui représente un danger pour l’environnement et l’aménagement du territoire ».

« Vivre avec moins »

Être berger est une véritable philosophie de vie. A travers son activité professionnelle, Babeth s’engage également dans la protection de l’environnement. Elle veut donner du sens à son activité professionnel. Elle veut sensibiliser le grand public qu’elle croise sur son chemin. « Je suis contente de démontrer, que l’on pourrait vivre avec moins. Je prends un litre d’eau pour me laver tous les jours. J’ai un petit panneau solaire pour recharger mon portable. On peut vivre sans électricité. On chauffe l’eau avec du bois. On s’éclaire avec des lampes solaires. On peut vivre comme cela ». « Pendant cinq mois de l’année, mon empreinte écologique est faible. Si tout le monde avait un peu conscience de cela, peut être que nous n’en serions pas là au niveau de la planète » poursuit notre hôte. Et de terminer : « à l’alpage, on prend le temps de vivre, de regarder les choses, d’observer. On voit la vie différemment. On essaie de consommer mieux. On fait du jardin. Il y aussi le marché et les producteurs bio qui exercent dans le secteur. On peut consommer local facilement ».

L'interview de la rédaction

Ce vendredi 18 août, la commune de Morbier fêtera le fromage éponyme. L’an dernier, 3000 personnes avaient fait le déplacement dans le Jura pour célébrer la célèbre fabrication à la raie cendrée. Pour cette nouvelle édition, sera inauguré le rond-point de l’entrée du village. Cette réalisation, qui avait besoin d’être rénovée, a été confiée à l’artisan Loïc Delval, l’un des derniers artisans taillandiers de France.

Cette sculpture représente une fromagère brassant du lait, une vache laitière Montbéliarde emblématique du Jura,  une tranche de Morbier et le logo de l’AOP. Cofinancé par la municipalité et le Syndicat Interprofessionnel du Morbier, le rond-point sera inauguré à 11h30 par Philippe Huguenet, Maire de la commune et Joël Alpy, Président de l’AOP Morbier.

En parallèle, ce jour-là, tout le quartier des Marais sera également animé. Au programme : marché artisanal, spectacle de musique country, dégustation de Morbier et pour finir, l’incontournable “Morbiflette dansante” servie le soir. A ne pas manquer également, le concours AOP Morbier, avec la présence de 37 fromages en lice pour décrocher le titre de meilleur Morbier de l’année 2023.

Il n’y a pas de doute, la sécheresse 2022 a eu un impact significatif sur la production de lait et, par conséquent, sur la quantité de Mont d’Or produits. En 2011, pas moins de 9,7 millions de boîtes se sont vendues, contre 8,8 millions la saison dernière.

Eric Feuvrier, le président du syndicat du Mont d’Or, explique que la filière doit tenir compte de ce contexte. Il rappelle que la production doit prendre en considération ces conditions climatiques et les  impacts sur l’environnement, la faune et la flore locales. Des travaux sont en cours pour apporter des pistes d’adaptation.

Une année 2023/2024 prometteuse

Cette année, la récolte de foin s’est achevée  avec un bon volume. Chacun espère des précipitations supplémentaires pour effectuer une deuxième coupe. La prochaine saison se prépare, avec la reprise, dès le 15 août, de la fabrication du fromage. La commercialisation débutera le 10 septembre avec une grande fête agricole et folklorique qui se tiendra dans la commune de La Longeville , au lieu-dit Les Courtots. Au fil de la journée, avec tous les acteurs de la filière, il sera possible de déguster du Mont d’Or, assister à un défilé et participer à des démonstrations de fabrication à l’ancienne.

Dans un communiqué de presse, la Confédération Paysanne dénonce les mises en garde à vue de deux paysans, dont le Jurassien Nicolas Girod, ancien porte-parole du syndicat agricole, pour leur participation à la manifestation de Sainte-Soline, contre les méga-bassines, ces réserves de substitution d’eau . Ils doivent s’expliquer sur l’organisation de la manifestation illégale du 25 mars dernier. Un rassemblement de soutien s’est tenu ce matin devant la gendarmerie de Dole.

Le syndicat pointe « une liberté syndicale et un droit de manifester continuellement bafoués par les autorités publiques, qui refusent l’ouverture d’un dialogue serein et constructif pour une redéfinition démocratique de la gestion de l’eau ». Il est évoqué « une intimidation gouvernementale », qui n’empêchera pas ces militants de « poursuivre leur action ».