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Les agriculteurs rentrent progressivement dans leurs exploitations, après 15 jours de manifestation. Néanmoins, ils restent extrêmement méfiants et veulent s’assurer que les mesures et les promesses seront bien tenus. Durant la mobilisation, les professionnels de la terre ont obtenu un large soutien de la population française. Dans le département du Doubs, des croissants et des galettes ont été offerts aux manifestants pour les soutenir dans leur démarche.

Nombreux sont celles et ceux qui reconnaissent en ces acteurs, leur grande capacité de travail et leur responsabilité dans la chaîne alimentaire. Leur difficulté à pouvoir vivre de leur labeur en a également ému plus d’un. Un état d’esprit qui a été apprécié et une médiatisation qui a permis de mettre en exergue le quotidien de toute une profession.

L'interview de la rédaction : Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs

Une journée importante pour le monde agricole s’est terminée ce jeudi. La  FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages. Néanmoins, la vigilance est de mise. Les deux syndicats majoritaires veulent des preuves écrites du gouvernement sur les engagements qui ont été pris. Ils attendent des preuves tangibles.

Hier, Gabriel Attal, le Premier Ministre, et Emmanuel Macron, lors d’un conseil européen extraordinaire,  ont pris respectivement la parole et formulé des annonces. Le chef du gouvernement a notamment annoncé une enveloppe de 150 millions d’euros, une « phase massive de contrôle Â» dans les supermarchés, une « mise en pause Â» du plan Ecophyto et le remboursement partiel immédiat de la taxe sur le gazole non routier.  La promotion massive de l’étiquetage sur l’origine des produits fut également avancée.

De son côté, Emmanuel Macron, c’est dit « pas favorable à une Europe qui se referme Â», mais qu’il ne souhaitait pas «  des échanges qui se font aux dépens de nos producteurs Â». Le Chef de l’état a également fustigé l’accord en cours de négociation entre l’Union européenne et les pays sud-américains du Mercosur.

Une journée importante pour le monde agricole s’est terminée ce jeudi. La  FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages. Néanmoins, la vigilance est de mise. Les deux syndicats majoritaires veulent des preuves écrites du gouvernement sur les engagements qui ont été pris. Ils attendent des preuves tangibles.

Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs, reconnaît que certaines décisions vont dans le bon sens. Néanmoins, il attend, comme ses collègues, des actes et des décisions rapides. « Il y a des choses qui ont été annoncées,  comme le contrôle du respect des états généraux de l’alimentation,  un calendrier sur une loi d’orientation agricole, un futur plan loup, …, et qui devront se confirmer rapidement. Il ne faut que cela mette un an pour se mettre en marche Â» explique M. Dornier. Et de poursuivre : « cela fera partie des choses prioritaires dans les semaines à venir Â».

Le salon de l’agriculture

Si les professionnels de la terre rejoignent petit à petit leurs exploitations. Ils font savoir qu’ils sauront se rappeler au bon souvenir du gouvernement. « J’espère que le calendrier sera tenu. Autrement, nous serons amenés à se remobiliser dans les prochains mois si le gouvernement ne tient pas ses paroles Â» commente Florent Dornier. Le salon de l’agriculture pourrait être un lieu symbolique. Le gouvernement se sait sous surveillance. « Il y a une loyauté et un bon sens dans le monde agricole. Lorsque le bons sens n’est plus appliqué,  nos agriculteurs sont capables de dire ça suffit Â» conclut l’agriculteur du Haut-Doubs.

L'interview de la rédaction / Florent Dornier

Emmanuel Macron a pris la parole ce jeudi après-midi depuis Bruxelles dans le cadre du Conseil européen. Le Chef de l’Etat a fait savoir que les règles, en matière agricoles, doivent profondément changer. Concernant Egalim, il entend intensifier les contrôles des entreprises. « S’il faut modifier Egalim, nous le ferons Â» a-t-il ajouté. Emmanuel Macron souhaité « une Europe plus claire, avec plus de contrôles Â». Il a également déclaré avoir obtenu « une dérogation sur les 4% de jachère Â».

Gabriel Attal et d’autres membres du gouvernement ont pris la parole à la mi-journée, ce jeudi, pour décliner de nouvelles mesures. Le Premier Ministre a annoncé 150 millions d’euros en soutien fiscal et social pour les éleveurs. Ce dernier veut inscrire « l’objectif de souveraineté dans la loi Â». De son côté, Bruno Le Maire a promis « des contrôles massifs Â» des distributeurs et des industriels.

La FNSEA et les Jeunes Agriculteurs ont appelé à suspendre les blocages. Ils annoncent un changement « de mode d’action Â». Ils attendent des preuves et des précisions de la part du gouvernement. Les syndicats reconnaissent l’écoute du Premier ministre, mais dénoncent « la surdité Â» de l’Europe.

Dans le cadre de la crise agricole, le gouvernement a annoncé qu’un fonds d’urgence de 80 millions d’euros est mis en place immédiatement pour soutenir les viticulteurs, qui connaissent des difficultés de trésorerie. Il fournit également un appui structurel à hauteur de 150 millions d’euros afin d’encourager la restructuration et la diversification agricole et leur permettre d’investir dans d’autres productions agricoles, adaptées aux territoires et à leur climat.

S’ils reconnaissent que les dernières mesures annoncées par Gabriel Attal « vont dans le bon sens Â», les militants agricoles de la FNSEA et des Jeunes Agriculteurs n’entendent pas baisser les bras. D’autant plus que les 120 propositions qu’ils ont formulées et transmises au 1er ministre sont loin d’avoir été atteintes. Ce mardi dans le Jura, les agriculteurs ont procédé au blocage de deux centrales d’achat dans le nord du département.

Emmanuel Macron participera jeudi à un sommet européen extraordinaire à Bruxelles. Le Chef de l’Etat en profitera pour évoquer les manifestations et la colère des agriculteurs avec la présidente de la Commission , Ursula Von der Leyen.

Gabriel Attal n’a pas convaincu les agriculteurs, ce mardi après-midi, lors de la déclinaison de sa déclaration de politique générale. Le Premier ministre est resté très vague sur les ambitions de son gouvernement dans le domaine de l’agriculture. En attendant d’autres mesures, qui devraient être connues dans les prochains jours, il a annoncé que, d’ici le 15 mars, toutes les aides de PAC seront versées sur les comptes bancaires des exploitants Â». Tout en ajoutant que le gouvernement « travaillera avec les régions pour que les aides à l’installation des jeunes agriculteurs puissent être versées dans les prochaines semaines Â». Le contrôle du respect de la loi Egalim sera également renforcé.

La mobilisation des agriculteurs qui s’est tenue ce lundi, depuis la fin de matinée,  a rassemblé 350 tracteurs et près de 600 personnes sur le rond-point d’Etalans, où un barrage filtrant  s’est tenu. Pour l’heure, aucune nouvelle opération n’est évoquée, mais le monde agricole sera très attentif aux annonces gouvernementales. Les agriculteurs seront notamment très à l’écoute du discours de politique générale de Gabriel Attal à l’Assemblée nationale, prévu demain. Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture doit également prendre la parole.

 â€˜On ne se mobilise pas plaisir, mais par nécessité Â» indique Florent Dornier, le président de la FDSEA du Doubs. Et de poursuivre : « en fonction de ce qui sera annoncé, nous verrons si nous poursuivons ou pas le mouvement Â». M. Dornier rappelle que « son syndicat a travaillé sur un projet de loi pour l’avenir de l’agriculture et qu’il contient des mesures qui pourraient être mises en place rapidement Â». C’est la raison pour laquelle les agriculteurs appellent le gouvernement à s’emparer de ce document et à proposer beaucoup plus que les mesures que Gabriel Attal a présenté la semaine dernière. « Il nous faut des actes forts, du concret. Un pacte de confiance. Pour le moment, nous ne voyons rien venir » conclut l’agriculteur.

L'interview de la rédaction / Florent Dornier